Comment le Big Data nous aide dans la lutte contre la criminalité : au-delà de « Minority Report ».

 

Dans le monde complexe d’aujourd’hui, les criminels sont de plus en plus nombreux. Les autorités chargées de l’application de la loi ont plus que jamais la responsabilité d’appréhender les malfaiteurs avant même qu’ils ne puissent commettre des actes horribles. Cette idée de pouvoir arrêter des personnes avant même qu’elles ne deviennent criminelles a été conceptualisée pour la première fois dans le film de Steven Spielberg  « Minority Report ». Mais aujourd’hui, cette stratégie de pré-crime dépasse largement le cadre de la fiction.

 

De la fiction à la réalité

 

Pour identifier les criminels potentiels, les forces de l’ordre se tournent de plus en plus vers les technologies du Big Data. Les informations partagées par le public, combinées avec celles des autorités locales et des bureaux de de renseignement aident la police à repérer les individus en passe d’agir de manière illégale. Et d’éviter par conséquent de nombreuses bavures policières. Statistiquement, de telles missions planifiées, basées sur l’analyse des Big Data, ont permis aux forces de l’ordre à réduire le taux de criminalité dans de nombreuses grandes villes du monde. C’est le cas de la police de Los Angeles, mais les autorités françaises commencent également un peu partout à l’utiliser sur le territoire hexagonal. En Californie, le système a été mis au point par le professeur George Moher et, à ce jour, il a permis de réduire de 33 % les cambriolages et de 21 %  les crimes violents.  

 

Une technique utilisée pour résoudre les crimes commis dans le passé

 

De nombreuses agences de premier plan, telles qu’Interpol, utilisent abondamment les outils d’analyse des Big Data pour résoudre les crimes liés au passé. Ce fut la cas, par exemple,  de l’affaire de Jill Dando. Cette journaliste de la BBC a été abattue sur le pas de la porte de son domicile en 1999. Au moment de son assassinat, elle lançait un appel en faveur des réfugiés kosovars-albanais chassés de chez eux par les milices qui soutenaient Milosevic. Ce cas, un exemple de criminalité transfrontalière qui a impliqué de nombreux services de police à travers le monde, a finalement été résolu en 2012 lorsque Interpol a conclu que Dando avait été tuée par un tueur à gages serbe piégé par ses trafics internationaux d’armes et de minutions.

 

Le Big Data s’attaque à tous types de criminalités

 

En plus de réduire les crimes violents et les vols, le Big Data est également utilisé pour identifier les criminels en col blanc impliqués dans les fraudes à l’assurance ou dans le domaine de la santé, les délits d’initiés ou encore le blanchiment d’argent. Dans le passé, les enquêteurs avaient du mal à piéger ces criminels. Ils analysaient alors des documents existants de manière linéaire qui ne fournissaient que peu ou pas d’indices sur les activités de ces malfaiteurs. Aujourd’hui, les logiciels de Big Data comme celui de Gotham de Palantir rassemblent des données structurées permettant de déceler les preuves potentielles d’un crime, notamment concernant le blanchiment d’argent. 

 

Si elles n’ont pas encore permis d’éliminer complètement la criminalité dans nos sociétés – comme ce fut le cas dans “Minority Report” – ces nouvelles technologies ont d’ores et déjà donné de nouvelle perspective aux polices du monde entier. À l’avenir, on espère que ces techniques puissent s’améliorer afin que nous puissions vivre dans un monde plus sûr.